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16 février 2015

Le problème de l'Ukraine

Les semaines passées ont été riches en événements en Ukraine et ceux-ci se précipitent à l’heure actuelle. Mi janvier, la guerre a brusquement repris faisant suite à une longue période où le cessez-le-feu décrété en septembre n’a jamais vraiment été respecté. Toutefois, là où les forces de l’armée régulière étaient à l’offensive cet été, ce sont les forces armées de Novorussie qui se lancent dans une contre-offensive majeure (Donestk, Marioupol, Debatselvo, Lougansk,…). Parallèlement, les tensions internationales montent. Suite à ses derniers revers militaires à Donetsk et Debastlevo (qui menacent de se transformer à nouveau en défaite majeure), le régime de Kiev fait face à des dissensions internes et une désobéissance civile massive consécutive à la dernière vague de mobilisation décrétée mi-janvier. Il est tentant de voir dans le chaos ambiant une aggravation de la situation menaçant d’échapper à tous contrôles. Cependant, si on prend un peu de hauteur, au-delà des vociférations, des angoisses et des pleurs, il se dessine une possibilité de sortie de crise. Les angoisses de Mikhaïl Gorbatchev sur une éventuelle guerre mondiale est le reflet d’un homme qui, en tant que dirigeant de l’URSS, a été confronté plusieurs fois à la possibilité d’un apocalypse nucléaire. La lettre des survivants de Stalingrad (FortRuss) est celle d’hommes qui ont combattu le nazisme au faîte de sa puissance et qui le voit à présent ressurgir. Quant aux déclarations va-t-en-guerre et les positions extrêmes de ces derniers jours, d’où qu’elles viennent (Independent, New York Times, Pravda, FortRuss, Brookings), prenons les pour ce qu’elles sont en définitive : des tentatives désespérées de ceux qui les prononcent pour ne pas être les seuls perdants de cette guerre civile. et ce aussi bien dans les domaines politiques et économiques. De manière générale, il semble que l’UE et, dans une moindre part, les USA se montrent plus modérés sans vouloir pour autant se désavouer. C’est avec ce filtre en tête qu’il convient de faire le tri, dans ce qui se dit ici et là, ce qui est vraiment du domaine de la décision étatique et ce qui est du jeu politique interne, de la posture géopolitique voire du pur brassage d’air. Deux exemples les marquants sont l’argument de l’”invasion russe” et l’armement de l’armée ukrainienne par les USA. Cela fait des mois que l’Ukraine affirme sans preuves que l’armée russe a envahi l’Ukraine à la fois pour justifier les moyens employés (bombardements massifs des villes, destruction des infrastructures et de l’industrie,…) et pour tenter d’entrainer l’OTAN dans la guerre civile qui déchire le pays. Cela fait des mois que les USA se servent de ces allégations (sans les prouver malgré tous les moyens d’observation dont ils disposent a priori) pour justifier des sanctions individuelles puis économiques et politiques (Sputnik News) contre des citoyens russes ciblés et contre la Russie, jusqu’à déclencher une vraie guerre économique contre elle (spéculation contre le rouble, dégradation de la note de la Russie, menace de déconnection de SWIFT). Le président ukrainien, Porochenko, affirmait encore le 21 janvier, au forum économique mondial de Davos, qu’il y avait 9000 soldats russes et 500 chars en Ukraine (Dailymotion, Romandie). Le 27 janvier, le parlement Ukrainien (la Rada) déclarait la Russie “état agresseur” et les républiques de Donetsk et Lougansk “organisations terroristes” (UNIAN, Pravda). Le même jour le chef du Allied Land Command (LANDCOM) de l’OTAN, le général américain Hodges (Stripes) déclarait “on ne vous donnera rien (pas de preuves), si vous croyez pas qu’il y a une invasion russe c’est que vous voulez pas y croire …” (Youtube). A peine deux jours plus tard, l’Assemblée Parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE) prenait ses distances avec les propos de Porochenko et de Hodges (VZ) et le 28 janvier, l’APCE refusait de reconnaître les deux républiques comme organisations terroristes (Sputnik News), même s’il supprimait le droit de vote de la Russie jusqu’à avril 2015, ce à quoi la Russie a répondu en suspendant sa présence à l’APCE pour toute l’année 2015. La victoire de Syriza en Grèce a aussi évité la prise de décision de nouvelles sanctions intra UE prônées par Donald Tusk, le président de l’UE. Seules des sanctions déjà votées ont été prolongées, sans doute pour ne pas faire perdre la face aux uns et ne pas déclencher une crise qui rendrait toute discussion sur la dette de la Grèce beaucoup plus compliquée… Le 31 janvier, c’est le chef d’état-major ukrainien lui-même qui, lors d’une déclaration à la télé ukrainienne (Youtube), tout en parlant de volontaires russes dans les rangs des milices des républiques de l’est, semblait sous-entendre qu’il n’y avait pas de troupes régulières russes en Ukraine. Ces propos, même s’ils sont sujets à controverse, ont été largement repris par les médias russes internationaux (Sputnik News ) sans déclencher une avalanche de démentis en rapport avec l’importance et la diffusion faite de ces propos. Les USA récemment ont voté une loi leur permettant d’armer tous les pays d’europe de l’est, y compris l’Ukraine. Cette intention a été réaffirmée dernièrement pour l’Ukraine (New York Times). Londres, Paris et Berlin se sont tout à tour désolidarisées des USA et déclarées qu’elles ne fourniraient pas d’armes. Les USA et le Canada apparaissent donc isolés dans leur démarche. Le fait est que ce n’est pas les armes qui gagnent les guerres, mais les hommes. Et dans ce domaine, même si l’Ukraine à sur le papier l’avantage numérique, elle n’a pas en revanche l’avantage en termes de qualité et de détermination. En effet, l’armée ukrainienne a subi deux défaites importantes l’été dernier et est en passe d’en subir une autre majeure à Debastlevo. Ses pertes militaires, humaines et matérielles, sont énormes. Pour ce qui est du matériel, l’Ukraine puise encore dans le vaste arsenal soviétique positionné dans le pays du temps de la guerre froide dans la prévision d’une guerre en Europe. En ce qui concerne les hommes, les pertes sont compensées par des recrues peu entrainées et peu motivées qui se retrouvent face à des troupes novorusses aguerries et déterminées à défendre leur sol. Le résultat est tristement sans surprises. Les offensives ukrainiennes se terminent par des carnages comme lors de la tentative de reconquête de l’aéroport de Donetsk et les défenses ukrainiennes sont démoralisées et paniquées par les pilonnages précis de l’artillerie novorusse. Ce qui sauve encore l’armée ukrainienne de la rupture totale du front est que les novorusses économisent leurs troupes. Quand l’Ukraine perd un soldat de l’armée régulière, elle perd généralement un homme mobilisé de force, résigné, peu formé et peu motivé. Quand les républiques de Donetsk et Lougansk perdent un soldat, elle perdent un volontaire aguerri et déterminé. Dans leurs déclarations publiques, les leaders des républiques de Donetsk et Lougansk réitèrent leurs désirs de trouver une issue au conflit qu’ils qualifient de “fratricide” (Youtube). A noter que c’est aussi le moment que choisi RT de publié une étude des renseignements allemands indiquant que les pertes en vies humaines dans cette guerre ne sont pas de 5000 environ, mais plutôt de 50 000

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