Conférence économique de Strasbourg

Tout récemment, un congrès dédié à l'économie m'a fait aller à Strasbourg, et l'un des conférenciers nous a fait part de sa réponse à une critique souvent émise à l'encontre des économistes : cette idée qu'en économie, il y a autant presque autant d'économistes que d'opinions. L'intervenant nous a expliqués pourquoi il est important, en économie, de différencier l’économie positive et l’économie normative. Une distinction de taille mais que les gens prennent rarement le soin de faire, le plus souvent par méconnaissance de la discipline. Pour exposer les choses simplement, même si tous les économistes s'harmonisaient pour établir une analyse économique positive sur la société, il y aurait encore de la place pour des antagonismes concernant les suggestions normatives. En effet, celles-ci sont établies sur des jugements de valeur et sont donc, plus que toute autre, susceptibles de diverger. En réalité, la majorité des litiges entre experts se trouve là. Ce qui n'empêche pas des désaccords substantiels, et parfois permanents, de voir jour dans le domaine de l'économie positive. En effet, c'est que les circonstances où l‘économie peut devenir une science expérimentale sont très rares. Qui voudrait mettre au chômage la majorité de la population rien que pour constater comment l’économie se comporte dans une telle situation ? Cet exemple montre bien que dans un laboratoire à la taille de notre monde, il est assez compliqué de mettre en place de telles études ; en définitive, les économistes sont donc contraints de chercher à séparer divers facteurs dans les données passées. L’application de statistiques s'appuyant sur de nombreuses années permet de faire émerger certains fils, mais apporte une autre complication. En effet, les institutions et les comportements changeant au fil des années, il est possible que des données relevant d'une autre époque ne soient plus appropriées pour interpréter les comportements présents. Le casse-tête de l'économiste est donc complexe, ce qui explique la pléthore de théorie qu'on peut trouver dans le domaine. Ce congrès à la capitale européenne s'est d'ailleurs conclu sur une remarque particulièrement pertinente. Le conférencier soulignait en effet qu'il serait absurde de croire qu’il n'y a pas de différend semblable chez les ingénieurs et les physiciens. Mais ces derniers agissent davantage dans l'ombre, plus en retrait, et leurs litiges sont donc moins immédiatement visibles. Pour ceux qui veulent approfondir le sujet, je vous laisse le lien vers le site internet de l’agence séminaire à Strasbourg, organisatrice du congrès.