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24 mai 2017

La survie du PS

Réunis mardi lors d’un bureau national, les candidats socialistes aux élections législatives sont tombés d’accord sur une plateforme commune plutôt Macron-compatible. Le cas de Manuel Valls n’est pas encore tranché. Faire mentir ceux qui annoncent depuis des mois la mort du Parti socialiste. Tenir encore quelques semaines et espérer jouer un rôle dans la future majorité présidentielle. Voilà le leitmotiv répété toute la journée aux candidats socialistes aux élections législatives, réunis à la Mutualité, mardi 9 mai, lors d’un bureau national. Le message a notamment été porté par le Premier ministre Bernard Cazeneuve, venu prôner le rassemblement. "Nous devons être à la hauteur du moment et nous ne devons pas nous laisser aller à des divisions qui conduiraient à nous parler à nous-mêmes, là où nous devons parler aux Français en étant à la hauteur de la situation", a-t-il déclaré aux journalistes, tout en affirmant que le PS devait avoir "la volonté de faire réussir ce quinquennat" et de le dire "sans ambiguïté". Après le résultat catastrophique de Benoît Hamon à l’élection présidentielle, les dirigeants du PS ont bien conscience que les prochaines semaines seront décisives pour la survie du parti. Pour ces législatives, il s’agira donc, une nouvelle fois, de mettre de côté les divisions pour sauver ce qui peut encore l’être. Et tant pis si cela donne l’impression de tout accepter, y compris qu’un ancien Premier ministre socialiste fasse publiquement acte de candidature pour le parti d’Emmanuel Macron. Car sur ce sujet, le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, refuse de trancher. Dans le cas où Manuel Valls obtiendrait l’investiture de La République en marche, les choses sont claires : il y aura un autre candidat socialiste face à lui dans l’Essonne. En revanche, s’il ne l’obtient pas, le PS ne sait toujours pas ce qu’il décidera, ses dirigeants laissant même plutôt entendre que Manuel Valls pourra garder son étiquette socialiste. Sur ce cas très précis comme sur quelques autres, il faudra donc attendre jeudi, jour de l’annonce par La République en marche de ses 577 candidats aux législatives, pour obtenir une décision tranchée du Parti socialiste. La même attitude a été adoptée pour la plateforme que défendront les candidats PS en campagne. "Le PS est prêt à discuter avec toutes les formations politiques mais il sera dans une autonomie constructive. Ce n’est pas avec un parti unique que l’on règlera les problèmes des Français. Il y a un immense besoin de dialogue et d’écoute et nous en serons les porteurs", a ainsi déclaré Jean-Christophe Cambadélis, qui semblait s’adresser aussi bien aux journalistes qu’à Emmanuel Macron. Le texte de trois pages adopté mardi, intitulé "Un contrat clair pour la France, une gauche constructive et vigilante", reprend de grands principes assez consensuels, se positionnant donc à la fois comme un partenaire potentiel de la future majorité présidentielle et comme un adversaire sur certains marqueurs de gauche constituant une ligne rouge à ne pas franchir. Le texte de la plateforme s’oppose en cela à la réforme du Code du travail voulue par Emmanuel Macron. En revanche, comme le souhaite le nouveau président de la République, il souligne l’importance de créer une assurance-chômage universelle et d’investir massivement dans la formation professionnelle, tandis que certaines des mesures phares de Benoît Hamon comme le revenu universel ou le 49-3 citoyen ont été supprimées. Se montrant confiant, le premier secrétaire a toutefois refusé de fixer le moindre objectif concernant le nombre de députés que pourrait obtenir le Parti socialiste au soir du 18 juin. "Le PS fera beaucoup mieux que ce qui est annoncé, confiait malgré tout en off l’un des dirigeants socialistes au terme de cette journée. Il y a des enjeux locaux qui pèseront et qui feront que nous serons toujours là."

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