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16 juin 2015

Enseignement de l'histoire

Peut-on, en France, enseigner une histoire qui ne soit pas à visée liturgique ? Non. Qui décrète ce que l’on doit croire sur le passé, puisque, décidément, il s’agit d’une croyance ? Le président de la République. De quelle source s’inspire-t-il ? Principalement du Figaro et des médias grand public. On s’y attendait : quelques jours à peine après la parution des projets de programmes pour les cycles 3 et 4, Hollande, suivi, dans la foulée, de Najat Vallaud-Belkacem, désavoue le Conseil supérieur des programmes (CSP) et, en court-circuitant la consultation attendue des enseignants, fait savoir qu’en fin de compte, c’est lui qui tranchera. La rengaine du roman national Pour le président de la République (Café pédagogique du 8 mai 2015), le but assigné à l’enseignement de l’histoire est de « rappeler les heures glorieuses de notre passé », la méthode repose sur « la chronologie » constitutive du « récit national ». Et la ministre, à son tour, de charger la barque : « Il faut revenir à la chronologie pour permettre aux élèves d’acquérir des repères temporels solides. Ensuite, il faut y mettre ce qui fonde l’identité de la France : les Lumières, la Révolution française, la construction de la République, la Résistance (…) L’enseignement de l’histoire doit bien être un récit qui raconte notre appartenance à la communauté nationale, pas seulement une succession de dates. Mais il faut veiller à ne pas instrumentaliser ce récit. » Bref, après que le CSP a travaillé pendant plus d’une année à mettre en œuvre, en terme de programmes, les recommandations de la loi d’orientation, il aura suffi d’un battage médiatique éhonté pour que le politique impose un retour brutal à un récit national aussi insipide qu’éculé. Enseigner l’histoire des hommes, c’est vraiment trop demander ? Il faut rappeler les objectifs que la loi d’orientation avait fixés à l’enseignement de l’histoire – on est bien obligé d’employer l’imparfait puisque cette loi est obsolète avant même d’être appliquée – clairement définis dans le domaine 5 du socle commun : « Ce domaine est consacré à la compréhension du monde que les êtres humains tout à la fois habitent et façonnent. Il s’agit de développer une conscience de l’espace géographique et du temps historique. Ce domaine conduit aussi à étudier les caractéristiques des organisations et des fonctionnements des sociétés (…) Il implique enfin une réflexion sur soi et sur les autres, une ouverture à l’altérité, et contribue à la construction de la citoyenneté, en permettant à l’élève d’aborder de façon éclairée de grands débats du monde contemporain. »

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